Jean Antoine, né à Koekelberg (Belgique) en 1930 est décédé ce jeudi 12 mai 2016 à Paris. Il fut le mari d’Evelyne Axell et l’un des pionniers de la télévision en Belgique.
Jean Antoine et Evelyne Axell
Formé au théâtre, passionné de littérature et de poésie, il étudie à La Sorbonne à Paris et participe à la retransmission télévisée de pièces de théâtre pour la télévision française. De retour à Bruxelles, Jean Antoine entre à l’INR (ancêtre de la RTBF) où il présente la première « dramatique » de la télévision belge, le 11 novembre 1953 : « Le grand Voyage ». Il participe à la création et au développement du secteur culturel à la télévision. Il initie les téléspectateurs à l’art avec des émissions et portraits consacrés aux plus grands artistes contemporains, surtout plasticiens et écrivains : Duchamp, Botero, Alechinsky, Magritte, Alberto Moravia, Hugo Claus, Warhol, Roland Topor, Simenon, Roy Lichtenstein, Paul Delvaux, De Chirico, Senghor, et bien d’autres.
En 1956 il rencontre Evelyne Axell, alors comédienne, qu’il épouse en décembre de la même année. C’est en juin 1957 que nait leur fils : Philippe.
Sa série d’émissions sur l’art et la littérature, « Métamorphoses », sera déterminante pour la carrière artistique d’Evelyne Axell. Alors qu’elle vient de commencer la peinture, sous la supervision de René Magritte, ami de la famille Antoine, en 1964 Jean Antoine réalise trois films sur ces nouveaux mouvements artistiques que sont le Pop Art et la Figuration Narrative : « L’école de New York », « L’aventure de l’objet » et surtout « Dieu est-il Pop ? ». C’est à l’occasion du tournage à Londres de ce dernier film, auquel Evelyne Axell assiste, qu’elle rencontre toutes les grandes figures du Pop Art anglais qui auront une influence essentielle sur l’évolution de son œuvre.
A partir de 1966 Jean Antoine se lance dans de grandes séries documentaires, tout particulièrement la série « Les Soviétiques », réalisée dans l’URSS de l’époque de la guerre froide. L’un des épisodes est consacré à Valentina Terechkova, la première femme cosmonaute, qui inspirera l’œuvre d’Evelyne Axell, « Valentine », aujourd’hui exposée dans les collections permanentes de la Tate Modern à Londres.
Après le décès d’Evelyne Axell, Jean Antoine épouse en 1975 Mali Funakoshi, la fille d’un célèbre artiste japonais et se prend de passion pour la culture et l’art japonais. Il réalise une grande série documentaire « Japon, l’art et l’histoire » qui fait référence en la matière. Jean Antoine est aussi un précurseur du docu-fiction, notamment par sa série « L’Europe de la Toison d’Or » où il mêle reconstitutions en costume et séquences documentaires. Il continue également les émissions artistiques avec la série « Styles ».
A partir de 1995 il se consacre principalement à la reconnaissance de l’œuvre d’Evelyne Axell, oubliée depuis plus de 20 ans. L’un de ses derniers films « Les années Pop Art, 1964-1968 » est justement un remontage de ses films des années 60 où Evelyne Axell figure enfin aux côtés des « papes » du Pop.
